SYNDICAT NATIONAL DES MEDECINS HOSPITALIERS
SNMH – FORCE OUVRIERE
153-155 rue de Rome 75017 PARIS
COMMUNIQUE
IMPERITIE MINISTERIELLE ET COERCITION
En essayant de masquer la réalité du terrain les directions d’hôpitaux, sous pression des ARS, prennent des décisions insensées.
Elles demandent à des médecins et internes d’assurer des permanences ou des astreintes sous la contrainte, souvent en dehors de leur champ de compétence, dans des services qu’ils ne connaissent pas. Les nouveaux personnels ne sont plus accueillis par les anciens pour se former aux usages et circuits du service comme cela s’est toujours fait dans les hôpitaux. Ces nouvelles méthodes des directions placent professionnels et patients en situation d’insécurité. Il n’y a donc ni hasard, ni concours malheureux de circonstances. Il y a le fruit d’une politique de destruction des statuts, des individus et des organisations qui faisaient la force de nos hôpitaux (avant l’ONDAM, les ARS et HPST pour le dire rapidement).
Dans ces conditions la mise aux pas, les suspensions, le harcèlement des médecins, qui résistent ou qui cherchent contre vents et marées à continuer de soigner, se multiplient. De nombreux chefs de service se voient démis brutalement de leurs fonctions.
Le maintien des suspensions, au titre de la loi du 5 août, prend un sens nouveau aujourd’hui : celui d’un acharnement déraisonnable.
En refusant de satisfaire les revendications des organisations syndicales Monsieur Braun n’offre aucune perspective. Les hospitaliers sont en état de légitime défense lorsqu’ils se mettent en grève comme à Nantes, à Grenoble…
Les grèves, des internes contre une « médecine coercitive », des services contre le blocage des urgences par « absence de lits d’aval », se
développent s’appuyant, entre autres, sur un préavis déposé le 3 septembre 2022 par le SNMH FO.
A l’heure où l’hôpital craque par tous les bouts (pédiatrie, psychiatrie et pédopsychiatrie, EHPAD, accueil des urgences, régulation, médecine de ville, SSR, chirurgie, médecine spécialisée…), la seule réponse du ministre est un nouveau plan d’attractivité de 150 millions qui n’aura aucun effet positif. L’ensemble des hospitaliers voit l’impasse dans laquelle Monsieur Braun continue de nous entrainer. Ce dernier ne dit pas un mot concernant les quotas de Parcoursup et la formation des professionnels, pas un mot sur l’absolue nécessité de former de nouveaux médecins, de mettre en œuvre une campagne de recrutement, d’ouvrir les facultés, de rapatrier les étudiants en médecine contraints de se former en Belgique, en Espagne, en Roumanie… Pourtant il y a urgence à abolir le numérus clausus, dont on nous disait à grands bruits en 2017 qu’il devenait « apertus ». Nous savons aujourd’hui que les carences en médecins et personnels de santé continuent à être organisées.
Les patients ont besoin de médecins. Les instances médicales, garantes des intérêts des malades et de la déontologie médicale, doivent exiger qu’une campagne de recrutement et de formation soit engagée. Accompagner cette politique destructrice n’est de l’intérêt de personne. Le SNMH FO, à la place qui est la sienne, entend continuer son combat pour sortir de cette impasse.
Réunir les médecins de toutes les spécialités, de tous les statuts, avec les internes et les étudiants en médecine, les organisations syndicales, dans l’unité, est un enjeu majeur. Trop d’instances médicales accompagnent le mouvement venu d’en haut, au lieu d’exiger un programme de recrutements en vue de la réouverture des lits, des services, des blocs…. Ce programme de réouverture devra être mené par des professionnels avec des ordres de missions clairs dans ce sens. Le « système de santé » a besoin d’être rétabli sur ses bases de service public et de financement par la Sécurité sociale dans cet objectif de réouverture.
Contact Presse : Dr Claire Arasomohano 06 80 13 93 48
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